En accueillant les ministres et délégués participant au premier G7 consacré au sujet du handicap, qui s’est tenu en Italie du 14 au 16 octobre, le Pape François a rappelé la nécessité d’inclure toutes les personnes dans la société, en particulier les personnes en situation de handicap ou «autrement capables». Face à «la culture du rejet», donner une place à tous «n'est pas une question d'assistance mais de justice et de respect de la dignité».
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«On a tous des handicaps! », a commencé le Pape François en rappelant une de ses rencontres avec des personnes handicapées. Il a accueilli ce jeudi 17 octobre dans la salle du Consistoire au Vatican une cinquantaine de participants au G7 dédié à l’inclusion et au handicap, parmi lesquels les ministres anglais, américain, italien, japonais et canadien chargé des personnes en situation de handicap, ainsi que la commissaire européenne à l'égalité. Le Souverain pontife a salué cette toute première rencontre du genre comme un «signe concret de la volonté de construire un monde plus juste, un monde plus inclusif, où chaque personne, avec ses capacités, peut vivre pleinement et contribuer à la croissance de la société».
Contre la culture du rejet
«Au lieu de parler d'“inégalités“, parlons de capacités différentes», a demandé le Saint-Père, se réjouissant de la signature par les participants au G7 de la «Charte de Solfagnano» sur l’accessibilité et l’autonomisation des personnes. Il a estimé que les thèmes de ce texte rejoignaient la vision de l’Église sur la dignité humaine.
“Chaque personne fait partie intégrante de la famille universelle et personne ne doit être victime de la culture du rejet. Cette culture génère des préjugés et cause du tort à la société.”
L’accessibilité pour tous
D’abord, le Pape a évoqué l’importance du changement des mentalités, pour l’inclusion des plus vulnérables dont les personnes en situation de handicap. Il a appelé les participants dont plusieurs ministres à travailler à l’accessibilité de toutes les personnes pour que «toutes les barrières physiques, sociales, culturelles et religieuses soient levées, permettant à chacun d'utiliser ses talents et de contribuer au bien commun».
“Garantir des services adéquats aux personnes handicapées n'est pas seulement une question d'assistance mais de justice et de respect de leur dignité. ”Ce mercredi 16 octobre, un projet de loi controversé pour l’Église sera déposé à la Chambre des Communes britannique proposant une modification de la loi pour autoriser le suicide ...
Offrir un travail décent
François s’est ensuite penché sur la question de la dignité, notamment par le travail. «Une forme grave de discrimination consiste à exclure quelqu'un de la possibilité de travailler», a-t-il souligné, rappelant le travail de diverses entreprises, notamment dans la restauration qui emploient des personnes en situation de handicap.
“Le travail est la dignité, il est l'onction de la dignité. Si l'on exclut cette possibilité de travail, on l'enlève à la personne. Il en va de même pour la participation à la vie culturelle et sportive: c'est une atteinte à la dignité humaine.”
Divers outils peuvent être utilisés pour accélérer l’inclusion comme les nouvelles technologies lorsqu’elles sont utilisées pour supprimer les inégalités, a estimé le Pape. De plus, il a enjoint les responsables présents à se soucier des différences de tous lors des urgences humanitaires, afin «qu'elles reçoivent des soins adéquats».
«Chaque personne est un don»
Enfin, le Pape s’est lamenté des nombreux avortements d’embryons porteurs d’un handicap, dans «un monde qui oublie trop souvent les personnes handicapées ou les renvoie malheureusement avant leur naissance: ils voient la radiographie et ... “retour à l’envoyeur“».
Il s’est également ému de l’oubli dont sont victimes les personnes âgées, alors que saint François d’Assise, au contraire, assurait que «la vraie richesse se trouve dans la rencontre avec les autres, en particulier avec ceux qu'une fausse culture de l'abondance tend à écarter».
«Ensemble, nous pouvons construire un monde où la dignité de chaque personne est pleinement reconnue et respectée», a-t-il conclu.