En ce dimanche de la Pentecôte, le Saint-Père est revenu sur le pouvoir de l’Esprit Saint, une force qui s’est d’abord exprimée face aux disciples. Après 50 jours incertains, «arrive l’Esprit Saint et les préoccupations disparaissent : maintenant les apôtres ne craignent plus, même devant celui qui les arrête (...), maintenant ils n’ont plus peur de mourir». L’histoire des disciples, a expliqué le Pape François à la foule réunie place Saint-Pierre, est renouvelée par la jeunesse de l’Esprit: ces jeunes qui étaient en proie à l’incertitude ont été transformés par une joie qui les a fait renaître. «L’Esprit Saint a fait cela», car c’est «la Personne la plus concrète, la plus proche, celle qui nous change la vie». Alors comment fait-il, a questionné le Saint-Père. Pour comprendre, il faut regarder l’exemple des Apôtres : «l’Esprit ne leur a pas rendu les choses plus faciles, il n’a pas fait des miracles spectaculaires» mais «a apporté dans la vie des disciples une harmonie qui leur manquait, la sienne, parce qu’il est harmonie».
Harmonie à l’intérieur des hommes
Cependant, il semble qu’aujourd’hui l’harmonie soit mise de côté, s’est inquiété le Pape. Nous «risquons d’exploser, sollicités par une nervosité continuelle qui nous fait réagir négativement à tout. Et on cherche une solution rapide, une pilule après l’autre pour aller de l’avant, une émotion après l’autre pour se sentir vivants», tandis que chacun a surtout besoin de l’Esprit qui met de l’ordre dans la frénésie, qui est «paix dans l’inquiétude, confiance dans le découragement, joie dans la tristesse, jeunesse dans la vieillesse, courage dans l’épreuve». François a été très clair : un christianisme sans Esprit est un moralisme sans joie.
Harmonie entre les hommes
L’Esprit Saint apporte également l’harmonie entre les hommes, «il nous fait Église, il assemble des parties différentes en un unique édifice harmonieux», a expliqué le Pape avant de reprendre les paroles de saint Paul, qui parle de l'Église comme un ensemble varié : «nous sommes différents dans la variété des qualités et des dons». Et à partir de cette diversité, l’Esprit a construit l’unité, parce qu’il est «spécialiste dans la transformation du chaos en cosmos, dans la mise en harmonie».
Dans un monde où les discordes sont devenues de véritables divisions, «nous avons besoin de l’Esprit d’unité qui nous régénère comme Église, comme peuple de Dieu et comme humanité fraternelle». Puis François a rappelé le risque de l’entre soi, de se réunir autour de son groupe, mais l’Esprit Saint «relie les distances, unit les lointains, ramène les égarés. Il fusionne des tonalités différentes en une unique harmonie parce qu’il voit tout d’abord le bien, il regarde l’homme avant ses erreurs, les personnes avant leurs actions».
Ainsi, c’est avec l’Esprit Saint que l’Église est Peuple saint de Dieu. Le Saint-Père a conclu avec les paroles de Paul VI lors de l’Audience générale du 29 novembre 1972: l’Esprit est le besoin premier et ultime de l’Église.
Une prière pour le Soudan
Après la messe, avant la prière du Regina Coeli, François a fait part de sa préoccupation quant à la situation au Soudan et a appelé à prier pour son peuple. Le Soudan fait face à un mouvement de contestation inédit, réprimé par les militaires. Plus d'une centaine de personnes sont mortes en début de semaine.
(Veticannews)