Méditation avec les lectures du dimanche de la Sainte Trinité

En cette solennité de la Sainte Trinité, on pourrait dire que la liturgie nous invite à séjourner dans l’acte créateur de Dieu. Tirée du livre des Proverbes, la première lecture résonne comme une hymne à la joie. La Sagesse de Dieu dit sa présence aux côtés du Créateur de l’univers et laisse éclater son allégresse : « Je faisais les délices [du Seigneur] jour après jour, jouant devant [lui] à tout moment, jouant dans l’univers, sur sa terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. » Un sentiment de profonde gratitude devant le geste créateur du Dieu de l’univers habite également le psaume lu ce dimanche : « Ô Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand, ton nom, par toute la terre ! » Célébrer la Sainte Trinité, c’est donc – dans un premier temps – rendre grâces pour la création, pour toute la création : cette œuvre est grande, belle et merveilleuse.

Cependant, cette œuvre de création n’arrivera à son terme que lorsque nous serons parvenus à y participer pleinement. En effet, et l’apôtre Paul souligne ce point dans l’extrait de la lettre aux Romains lu ce dimanche, nous sommes appelés à avoir part à la gloire de Dieu. Notre vie (celle des Romains auxquels Paul s’adresse, comme la nôtre aujourd’hui) est, en Jésus Christ, placée sous le signe de l’espérance : quelles que soient les difficultés que nous rencontrons au fil des jours, nous sommes portés par l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Notre foi en Jésus Christ, mort et ressuscité, nous engage sur cette route de l’espérance, celle même que Jésus, premier né d’entre les morts, a déjà parcourue. Séjourner dans l’acte créateur de Dieu ne veut donc pas dire « regarder, de l’extérieur, cet acte créateur », mais plutôt « nous laisser transformer par cet acte créateur qui se déploie jusque dans notre propre existence ».

Alors, oui, nous avons tant de choses à découvrir sur ce chemin, comme le rappelle Jésus à ses proches dans le passage de l’évangile de Jean que nous entendons aujourd’hui. Alors que Jésus s’approche de la passion, il explique à ses disciples qu’il aurait tant de choses à leur dire, mais qu’il leur faut attendre : s’il les leur disait aujourd’hui, ils ne pourraient pas les porter. Tant que Jésus ne passe pas par l’expérience de la passion et de la résurrection, et tant que nous ne nous inscrivons pas, à sa suite, sur ce chemin, nous ne pouvons pas accueillir en plénitude la grandeur de l’acte créateur de Dieu. Nous sommes sur une route, celle de notre vie quotidienne (avec ses joies et ses épreuves, avec ses doutes, ses espoirs et ses certitudes), et ce parcours nous fait découvrir, accueillir et approfondir la manière dont Dieu suscite la vie en nous et autour de nous, jusqu’à nous inviter à entrer pleinement dans Sa vie.

Célébrer la Sainte Trinité, comme nous le faisons ce dimanche, c’est donc entrer dans cette perspective : non pas tant pénétrer un mystère (car ce mystère reste insondable ; qui oserait prétendre connaître le mystère de la Sainte Trinité ?) mais nous laisser façonner par cet acte créateur que Dieu (Père, Fils et Saint Esprit) déploie dans le monde et en nous-mêmes, et participer nous-mêmes à cet acte créateur.

Comment faire ? Lisons les Evangiles. Laissons-nous surprendre par ce qui nous est rapporté de Jésus. Jésus nous indique la voie vers Celui qu’il appelle son Père et qu’il nous apprend à prier en lui disant « Notre Père ». Empruntons le chemin qu’il a ouvert devant nous.

 

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