«Si en chemin, tu vois étendu par terre un sans-abri (…) ne te demande pas si cet homme est ivre, demande-toi si ton cœur ne s’est pas endurci, s’il n’est pas devenu un glaçon».Commentant la célèbre parabole du bon Samaritain qui aide l’homme tabassé et dépouillé par des brigands, le Pape a appelé chacun à ne pas «se laisser emporter par l’insensibilité égoïste». La capacité de compassion, explique-t-il, est devenue «la pierre de touche du chrétien et même de l’enseignement de Jésus», lui-même manifestant la compassion du Père envers nous.
«Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux». Voilà l’invitation du Pape pour qui «la miséricorde à l’égard d’une vie humaine dans un état de nécessité est le vrai visage de l’amour». C’est ainsi que l’on devient de vrais disciples de Jésus et que se manifeste le visage du Père.
Qui est mon prochain ?
A la demande posée par le docteur de la loi sur ce qui est nécessaire pour avoir en héritage la vie éternelle, Jésus invite à trouver la réponse dans les Écritures : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même». Mais « qui est ce prochain ? »
Pour lui répondre, Jésus propose cette belle parabole. Il choisit comme figure positive un Samaritain, sachant pertinemment que ces derniers sont considérés comme des étrangers au peuple élu par les habitants de Judée. De cette manière explique François, «il veut dépasser les préjugés, en montrant que même un étranger, un homme qui ne connaît pas le vrai Dieu et ne fréquente pas son temple est capable de se comporter selon sa volonté, en manifestant de la compassion pour son frère dans le besoin et en lui apportant son secours avec tous les moyens à sa disposition».
Contrairement au prêtre et au lévite qui avaient croisé l’homme avant lui sans l’aider par peur d’être contaminés par son sang, le Samaritain ne place pas une règle humaine liée au culte, avant «le grand commandement de Dieu qui veut, avant toute chose la miséricorde»
«Être capable de compassion est la clé»
Jésus choisit donc comme modèle une personne qui n’avait pas la foi. Cet homme «aimant son frère comme soi-même, démontre qu’il aime Dieu – un Dieu qu’il ne connaît pas- de tout son cœur et de toutes ses forces, et exprime en même temps une vraie religiosité et une pleine humanité». Il invite ainsi les fidèles à songer à toutes les personnes qu’ils connaissent et qui sont, peut-être agnostiques, mais qui font le bien. «Être capable de compassion, c’est la clé» affirme-t-il.
La question n’est pas qui est mon prochain mais qui est le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits. Jésus nous fait comprendre, explique le Pape, que «ce n’est pas nous qui, selon nos critères, définissons qui est notre prochain et qui ne l’est pas, mais c’est la personne dans une situation de besoin qui doit pouvoir reconnaitre qui est son prochain, qui ‘a fait preuve de pitié envers lui’».
Le Pape qui prie la Vierge Marie afin qu’elle «nous aide à comprendre et surtout à vivre toujours plus le lien indissoluble qui existe entre l’amour pour Dieu notre Père et l’amour concret et généreux pour nos frères ; qu’elle nous donne la grâce d’avoir et de croître dans la compassion».
Marie Duhamel - Vatican News