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Francese GEN - FEB 2025 saint antoine
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De quel côté es-tu ?

abbé Livio Tonello, directeur

L’histoire a toujours été écrite par les vainqueurs qui détiennent le pouvoir de l’interpréter telle qu’ils l’entendent. Ce n’est qu’au début, lorsqu’il faut s’allier avec l’un ou l’autre, qu’il est possible de révéler la clairvoyance prophétique de la justice et de la vérité. Cependant on peut déplorer l’astuce et la mauvaise foi de ceux qui changent de camp et qui s’empressent de se joindre au char du vainqueur.

Au cours des guerres contemporaines les différents États soutiennent un pays ou l’autre pour des raisons politiques et économiques en dissimulant souvent les vraies raisons des conflits. Il n’est pas évident de se ranger du côté des faibles et des opprimés. Parfois on parie sur la victoire d’un pays ou de l’autre en termes d’avantages réciproques. Les guerres en Ukraine et en Palestine s’inscrivent dans le contexte de plusieurs décennies de tensions, révèlent l’incapacité de comprendre les valeurs qui sont en jeu et éloignent ainsi toute perspective de paix. Il ne faut pas se faire d’illusion : ce qui se passe au niveau global a des répercussions sur notre vie quotidienne également. Face aux tensions sociales il faut s’engager pour défendre les valeurs morales mises en jeu. De quel côté sommes-nous ? Sommes-nous capables de dépasser nos intérêts personnels pour révéler la vérité ?

La sagesse des paroles de l’Évangile nous montre clairement de quel côté il faut se ranger. La fête de la Langue de Saint Antoine que nous célébrons le 15 février nous invite encore une fois à être cohérents et courageux. Le Thaumaturge n’a pas eu de doute et il s’est toujours rangé au côté des plus faibles. Ses paroles étaient étayées par des actes de charité et parfois même par des miracles. Il a toujours été un artisan de paix en dénonçant les injustices, en venant au secours des victimes de violence et en guérissant de nombreux malades dans le corps et dans l’esprit.

Si nous continuons à fournir des armes aux pays en guerre au lieu de fournir de l’aide humanitaire, nous n’avancerons pas sur le chemin de la réconciliation. Les pays agressés ont le droit de se défendre, certes, mais seule une médiation internationale, appuyée par une pression collective pourra résoudre le conflit. La guerre ne sème que mort, est toujours une défaite et aucun des camps adverses n’y échappe. Même ceux qui se contentent d’observer.