Douze pages pleines de jours

abbé Livio Tonello, directeur

Le mot « calendrier » vient du latin « calenda » qui signifie le premier jour du mois mais la manière de compter les jours était différente. Aujourd'hui, le calendrier marque le début d'une année, d'un mois, d'une semaine, en fixant les jours sur le papier. C'est une manière pour les saisir pour une vue d'ensemble, un désir ancien de retenir le temps qui passe, comme pour le dominer.

Comme Association, nous préparons depuis de nombreuses années un calendrier personnalisé qui rappelle les finalités et la vie de notre réalité antonienne. Nous le faisons non seulement pour connaître les jours de Noël, de Pâques ou d'autres fêtes liturgiques mais aussi pour noter quelque événement spécial, le jour d'un voyage ou d'une visite médicale.

Ces éléments de notre vie quotidienne marquent les jours qui passent, les jours de repos et des vacances, le changement des saisons et les phases de la lune, les dimanches et les jours des fêtes civiles, l'aube et le coucher du soleil. Mais afin que le temps ne soit pas seulement un écoulement inéluctable de minutes, d'heures, d'aubes et de couchers de soleil, nous désirons le vivre comme un don.

L'écoulement des jours n'est pas seulement une séquence chronologique mais il représente une opportunité anthropologique et une occasion d'acquérir plus de sagesse. Nous pouvons vivre le temps comme une nécessité ou comme une opportunité. De nombreuses personnes, nos amis, nos frères et sœurs ont déjà vécu les jours et les saisons. On peut lire les noms de certains d'entre eux sur les pages du calendrier. Ils sont pour nous les saints qui ont vécu le temps en l'habitant, en le vivant, sans se laisser vivre. Chaque saint du jour est une voie de sainteté. Chaque nom qui rappelle le nôtre, nous dit que nous avons un ami, un intercesseur, un saint patron qui nous protège. Nous avons aussi un modèle de vie pour vivre pleinement nos jours. Sa vie est le signe d'une humanité vécue entièrement qui devient stimulus et exemple de témoignage. Les saints du calendrier sont les panneaux qui nous indiquent le chemin pour le ciel.

Dans les douze mois qui sont devant nous, il y a les fêtes civiles et religieuses, les jours de travail et les jours fériés. Notre année est scandée par un lien continu entre divers moments qui donnent un sens à notre vie. Ils s'écoulent l'un derrière l'autre comme une interminable série sans séparation entre les diverses prospectives humaines, spirituelles et religieuses. Ce sont toutes des prospectives présentes sans une séparation nette car les fêtes civiles aussi appartiennent à la catégorie du rituel. Il s'agit d'un rituel fait de souvenirs, de gestes, de symboles, de paroles et d'espoirs, car l'homme a besoin de marquer le temps, de le posséder et de le saisir, surtout à un certain âge.

Pour notre Association Universelle de saint Antoine, le 13 juin à moitié de l'année solaire, est un jour spécial, sans pour autant annuler la valeur des autres fêtes liturgiques de l'année solaire. Toutefois nous voulons souligner la beauté et la force de la célébration de cette grande figure de saint qui nous accompagne. Voilà pourquoi, cette année aussi, nous l'avons proposée pour accompagner l'écoulement des jours : nous l'avons fait de manière simple, avec une touche d'aquarelle légère et délicate comme sa présence et son intercession. Que la mémoire des gestes les plus significatifs de sa vie puisse être à nouveau une intercession qui nous bénit !

Chers associés et chers amis, conservons devant nous cette poignée de jours : chaque page que nous tournons est un don, une fatigue terminée, un espoir réalisé, une opportunité donnée.

Un calendrier dit cela et bien d'autres choses : non seulement douze pages pleines de jours à accrocher au mur mais un symbole humain et spirituel qui renferme significations, attentes et grâces.