Échec et mat à la tristesse

Elide Siviero

J’ai lu récemment un petit conte qui m’a beaucoup frappée. « Un jour le diable avait faim. Il prit un sac et il décida d’aller à la chasse d’âmes. Il voulait quelque chose d’exquis. Il se cacha donc entre les branches d’un arbre face à la fenêtre de la maison d’un saint homme. Et il attendit. Le saint homme passait ses journées en priant, en faisant des gestes de bonté toujours animé par de bons sentiments. Aucun signe de faiblesse ni de défaillance. Ainsi le diable aussi était plein d’admiration. Et son appétit augmenta. Il semblait vraiment qu’il n’y eut rien à faire. Mais un jour, pendant qu’il était en train de scruter cette sainte âme, il vit une petite fissure : au coucher du soleil, le saint homme allait à la fenêtre pour contempler le soleil disparaître. Et il vivait un moment de mélancolie. Cela suffit au diable. Il concentra tous ses efforts sur cet instant, il le creusa et quand il devint un trou profond, il y jeta tous ses ingrédients les plus efficaces : l’angoisse, l’amertume et enfin le désespoir. Ainsi il lui suffit d’allonger la main pour faire un excellent repas ». Dino Semplici. Il est…