Il est difficile de pardonner

frère MichaelDavide Semeraro

Il y a quelques temps, j’ai parlé avec une voisine qui a dû faire face à de nombreuses difficultés et aux mauvais comportements de certains membres de sa famille. Cette dame m’a dit qu’elle les avait pardonnés et qu’elle avait renoué des rapports avec eux. Toutefois, elle n’arrive pas à oublier ce qu’ils ont fait car certaines expériences peuvent l’aider à faire plus attention, à tirer des leçons de ce qui s’est passé. Mais son mari lui a fait remarquer que pardonner en chrétien signifie oublier ce qui s’est passé. Je suis d’accord avec ma voisine mais maintenant je me sens coupable comme chrétienne.

R.T.

Il ne faut absolument pas vous sentir coupable : pardonner ne signifie pas oublier mais aller au-delà du mal reçu en sachant qu’un bien plus grand et plus profond habite le cœur aussi des personnes qui nous font du mal. Oublier pourrait être même dangereux car on risquerait de ne pas tirer profit des expériences difficiles tout en espérant pouvoir devenir meilleurs. Comme le dit l’Apôtre Paul « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien » (Romains 12,21). Cela ne signifie absolument pas être naïf face au mal. Le Seigneur Jésus n’a pas sous-estimé la fatigue de la relation avec ses ennemis et ses persécuteurs. Au contraire, il l’a appelée par son nom sans se laisser enfermer dans une logique qui emprisonne la vie. C’est le pardon qui fait de nous les enfants de Dieu : cela ne signifie pas faire semblant de rien mais aller au-delà avec courage et détermination.