Année 131 - Mai 2019En savoir plus
La manie de se distinguer
la Rédaction
Je suis un jeune homme qui a été éduqué selon les valeurs chrétiennes par ma grand-mère qui m’a élevé car mes parents devaient travailler. J’allais à la Messe avec mes parents et je me suis toujours engagé avec plaisir dans la paroisse. Je continue à aider comme animateur mais je pense pouvoir dire que pas tout le monde travaille pour le bien des autres. Il me semble de saisir un esprit presque d’arrivisme comme dans tous les autres milieux. Il me semble impossible que l’on ne puisse même pas se comporter poliment et que l’on n’arrive pas à être des témoins du Christ avec nos actions face à des enfants auxquels nous devrions donner le bon exemple. Mes parents, qui sont membres d’autres groupes paroissiaux, disent la même chose et tout cela n’est pas réjouissant.
P.B.
Ce que vous dites est bien vrai: parfois, dans la réalité des structures ecclésiales, la mondanité risque de croitre encore plus sous le semblant de la religion. Comme disciples du Christ obéissants à son Évangile, nous sommes appelés à être disponibles à servir gratuitement et sans aucune récompense. Si cela peut vous consoler, les apôtres aussi ont vécu cette fatigue: même pendant la Cène, ils continuaient à discuter sur «qui était le plus grand». (Luc 22,24) On peut dire que la maladie de l’arrivisme et du cléricalisme des laïcs aussi est une maladie endémique de l’Église à tous les niveaux et depuis toujours. Dans la lettre au peuple de Dieu, le pape François nous demande de lutter contre cette tentation de manière radicale. Pour le faire, nous devons commencer par nous-mêmes et nous devons nous demander si le service que nous faisons est déjà une récompense de notre fatigue et de notre engagement ou si nous attendons une reconnaissance ou quelque forme de progression.