Année 132 - Avril 2020En savoir plus

Rejoindre l'Association

La robe qui pique

Elide Siviero

Aujourd’hui en regardant certaines robes que je ne peux plus porter car elles ne conviennent plus à quelqu’un qui déambule avec un tuteur pour les jambes, j’ai pensé à deux petites robes que je portais quand j’étais enfant et auxquelles sont liés des souvenirs très forts. La première était une robe droite pour l’hiver en laine épaisse à carreaux vert, bleu et rose et avec un joli col blanc. La deuxième était une robe d’été évasée bordée d’un volant. Elle était blanche avec des petits chevaux de toutes les couleurs. C’était ma préférée. J’aimais beaucoup aussi la première mais c’était une torture de la porter car elle piquait partout. Je la portais pour aller voir ma grand-mère qui habitait à Milan et le voyage était un petit supplice. Mais je savais que ma grand-mère aimait cette petite robe et qu’elle allait être heureuse en me voyant habillée ainsi. Cette robe en laine représentait bien le proverbe: «Il faut souffrir pour être belle». La robe avec les petits chevaux est en revanche liée au premier souvenir du changement de mon corps: je m’aperçus que je ne pouvais plus la porter car j’avais grandi. Je me souviens que je ne pouvais pas…

Lire plus