Année 131 - Février 2019En savoir plus
Le don est vrai s’il est gratuit
la Rédaction
Je suis un jeune âgé de trente ans avec la tête sur les épaules mais j’exerce un métier pas facile du tout: je suis commerçant dans une tradition de famille de trois générations. Ce qui rend cette profession difficile est le fait d’être trahi par ceux dans lesquels on a confiance. Je vous donne un exemple: je suis membre de diverses associations paroissiales, je me rends souvent à l’hôpital pour assister les besogneux, je m’occupe des handicapés et les personnes que je connais disent souvent: «Qu’il est bien ce garçon; comme il se donne du mal pour ceux qui ont besoin d’aide!». Mais quand il s’agit d’acheter quelque chose au lieu de venir chez moi, ils vont voir quelqu’un d’autre. N’est-ce pas une trahison? J’ai prié et je prie beaucoup le Seigneur de m’aider avec mon travail mais peutêtre qu’Il a trop à faire et qu’il n’a pas de temps à perdre avec une personne comme moi. Je ne m’attends pas à un miracle de votre part mais à un conseil! Si vous le pouvez… sinon, tant pis! Ce sera une autre déception parmi les autres.
S.T.
Je crains de te décevoir moi-aussi. La participation à diverses initiatives humanitaires est appréciable mais il ne faut pas oublier que la caractéristique du don est la gratuité: donner sans rien demander et sans rien n’attendre. Si l’on s’attend à être payé de retour, on ne peut pas parler de service désintéressé. Le vrai volontariat ne se sent pas créditeur: il fait et il oublie. Ceci ne signifie pas qu’il soit immoral de tâcher de se faire des amis avec la disponibilité, le sourire et la sympathie: mais l’art de se faire des clients est bien différent de l’exercice de la charité chrétienne.