L’imperfection de l’amour

monseigneur Giampaolo Dianin, évêque

L’un des aspects les plus beaux de l’Amoris Laetitia est sa manière concrète de comprendre l’amour et la vie des époux. Le Pape ne se fait pas séduire par des visions idéalisées de l’amour dans lesquelles tombent souvent ceux qui l’ont connu seulement dans les livres! Par exemple le premier chapitre parle des couples et des familles blessées que l’on rencontre dans la Bible: «La Bible est habitée par des familles, par des générations et par des histoires d’amour et de crises familiales dès la première page» (AL 8). Puis le choix de parler de l’amour en faisant allusion à la dimension concrète de l’hymne à l’amour de saint Paul et pas seulement aux pages intenses et passionnées du Cantique des cantiques. Enfin le chapitre dédié aux liens brisés et qu’il faut relire dans le grand fleuve de la miséricorde de Dieu.

Pour le Pape, la famille «est ce qu’elle est» avec le sobre réalisme qui incite l’Église à une continuelle conversion pastorale, en préférant le style du bon samaritain aux grandes proclamations. Le Pape affirme que la famille n’est pas un idéal abstrait mais une «tâche artisanale» (AL 16): il rappelle ainsi aux jeunes que pour se marier, il n’est pas nécessaire d’avoir un «diplôme en mariage» mais que l’on parcourt un chemin, jour après jour, en se trompant et en recommençant. Ce n’est qu’à la fin du chemin et quand on regardera en arrière qu’il sera possible de comprendre, avec gratitude et stupeur, que malgré notre amour imparfait Dieu a bâti une œuvre d’art.

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