Nous sommes “les envoyés”

abbé Livio Tonello, directeur

Le Pape François a voulu que le mois d’octobre que nous sommes en train de vivre soit un mois extraordinaire. Il demande à tous les fidèles d’«avoir vraiment à cœur la bonne nouvelle de l’Évangile et la conversion de leurs communautés en des réalités missionnaires et évangélisatrices», afin de faire grandir l’amour pour la mission qui «est une passion pour Jésus mais en même temps une passion pour son peuple», pour reprendre les affirmations de Jean-Paul II.

Dans l’Évangile de Mathieu, nous pouvons lire: «Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité». Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes: «Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains» (Mathieu 10,1-5).

“Envoyés”: nous le sommes tous aujourd’hui aussi, par Jésus lui-même. Mais où? Bien sûr les missionnaires connaissentils le chemin. Ils n’ont qu’à choisir, il y a de la misère partout dans le monde. Ils partent, ils savent pourquoi et pour qui. Comme baba Lorenzo, un prêtre de la Vénétie qui vit en Afrique. Il s’est dédié à chaque homme de l’arrière-pays. Il ne s’occupe pas seulement des catholiques: il est “baba”, c’est-à-dire “père de tous”, plongé dans un temps et dans un espace presque sans frontières. Voici donc un envoyé.

Il a trouvé le champ où se fatiguer et semer. Comme ce chapelain, l’abbé Damiano, déplacé d’une paroisse à l’autre: un grand travail, des amis, des projets, des expériences toujours en courant entre une Messe et l’autre, l’école, la radio et le Sermig. Toujours avec le sourire. Puis un jour, l’évêque lui communique que sa place n’est plus ici. On a besoin de lui au Brésil. Il fait sa valise et il part, toujours avec le sourire.

Je l’ai revu cet été, après deux ans et demi, toujours optimiste et souriant... Ce sont les apôtres du troisième millénaire. Ils ne voyagent plus à pieds, ils prennent le train ou l’avion et ils vont où Jésus les envoie. Une fois arrivés, ils savent ce que sera leur tourment. Et les autres? Et les laïcs? Eux aussi sont envoyés par Jésus: l’Église est missionnaire, la mission est le devoir de tous les baptisés, chaque chrétien est missionnaire.

Il est difficile de faire comprendre aux personnes distraites la signification profonde de la mission. Il faut faire comme Jésus. Prendre les personnes de côté, peu de personnes, pas les masses: Jésus les appelait deux à deux avec quelques simples conseils. Nous aurions besoin de quelques prêtres qui parlent ainsi. Après avoir rassemblé quelques personnes en toute simplicité, il pourrait dire: «Chers amis, vous êtes tous invités, tous envoyés chez vous. Voulez-vous devenir de vrais missionnaires?

Voici ce qu’il faut faire: restez ensemble en famille, priez, parlez, supportez-vous. Aidez vos voisins, soyez patients avec les personnes âgées, rendez visite aux malades. Ne pensez pas seulement à la richesse, pardonnez et demandez pardon. Soutenez votre curé si vous pouvez faites les cours de catéchisme. Allez à la Messe le dimanche, souriez et saluez tout le monde.

Occupez-vous de la communauté et ne critiquez pas, il y a tellement de tristesse partout. Travaillez et respectez l’argent gagné honnêtement et donnez à ceux qui ont moins que vous. Voici comment devenir missionnaires. Vous êtes envoyés pour ces choses-ci. Sont-elles trop nombreuses? Il n’est pas obligatoire de tout faire mais engagez-vous. Voilà la mission. C’est là que Jésus vous envoie».