Le 4 octobre, le décret portant création du département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient au sein du musée du Louvre, est paru au Journal Officiel de la République française. L’ouverture au public de ce neuvième département du Musée est prévue d'ici 2026. Cette année, la collection a réalisé deux acquisitions majeures: une icône russe et une maquette du Saint-Sépulcre en bois d’olivier incrusté de nacre et d’os.
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Ce nouveau département très attendu, dont le projet avait échoué au Louvre en 2014 et pris des allures de rêve impossible, vient d’être officialisé au JORF.
Avec pour mission de revaloriser le patrimoine byzantin et de l’Orient chrétien, la collection compte à ce stade 12 000 œuvres dispersées dans sept départements du musée. Une collection d’œuvres qui s’étend de l’Éthiopie à la Russie, des Balkans à la Mésopotamie, du Caucase au Levant, allant des origines de l’image chrétienne jusqu’au début du XXe siècle.
12 000 œuvres, 3 000m², d'ici 2026
Ainsi, des œuvres majeures telles que l’église de Baouit, le vase d’Émèse, l’Ivoire Barberini ou l’icône en lapis-lazuli provenant du trésor de Saint-Denis sont aujourd’hui vues du public mais non intégrées dans une unité spatiale, «porteuse de sens artistique et historique», explique l’institution muséale dans un communiqué suivant la publication du décret au JO.
Le nouveau département occupera 3 000 mètres carrés, au cœur de l’aile Denon. Il sera lié géographiquement avec les Antiquités grecques, étrusques et romaines, avec les Arts de l’Islam et les arts européens, englobant les salles actuelles de l’Orient méditerranéen dans l’Empire romain, la galerie funéraire égyptienne et les salles coptes. Le regroupement de ces œuvres permettra de montrer les liens qui existent avec le monde grec et romain tardif, leur épanouissement dans le monde byzantin et la permanence dans un espace où la civilisation islamique s’est aussi développée. L’Europe orientale et le monde slave seront également évoqués.
Les premiers visiteurs devraient découvrir ces salles à l’horizon 2026, indique le musée.
Acquisitions d'une icône russe et d'une maquette du Saint-Sépulcre
Deux acquisitions majeures ont déjà rejoint les collections: une icône russe en triptyque représentant Saint Nicolas, Sainte Alexandra et Saint Alexis, acquise le 13 mai dernier, et une maquette du Saint-Sépulcre de Jérusalem, de la seconde moitié du XVIIème siècle, acquise le 6 octobre, par préemption en vente publique à Nice, chez Millon Riviera. Elle est accompagnée d’une maquette de l’édicule du Saint-Sépulcre, de leur boîte d’origine et d’une maquette de la chapelle du Calvaire, créés à Bethléem.
Selon le Louvre, cette maquette permettra de tenir un discours sur l’architecture de Terre Sainte, sur les relations entre l’Occident et l’Orient et sur les pratiques dévotionnelles du XVIIe siècle, tout en illustrant les techniques employées dans les objets d’arts décoratifs des temps modernes en Orient.