Après plusieurs mois de catéchèses sur le thème du zèle apostolique, le Pape François a résumé dans son audience générale du mercredi 15 novembre l’un des quatre points essentiels à l’annonce de l’Évangile, inspirés par l’exhortation apostolique Evangelii gaudium qui fête ce mois-ci ses dix ans. Le Saint-Père insiste sur la place primordiale de la joie et met en garde contre la tentation de renoncer à l'annonce de l'Évangile aujourd'hui.
La joie et la gratuité
Dans un premier temps, le Souverain pontife a souligné l'importance de la joie, attitude fondatrice du geste évangélisateur, en reprenant les mots adressé par l’ange du Seigneur aux bergers dans l’évangile selon saint Luc («Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple: Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur» Lc 2,8-11). «Et la raison?», s'est interrogé le Saint-Père, «une bonne nouvelle, une surprise, un bel événement? Bien plus, une Personne: Jésus! Jésus est la joie». La question devient elle non plus celle de savoir «s’il faut l’annoncer, mais comment l’annoncer», et ce «comment» est la joie, a précisé François.
«C'est pourquoi un chrétien mécontent, un chrétien triste, insatisfait ou, pire encore, en proie au ressentiment ou à la rancœur n'est pas crédible» explique le Pape, tout en appelant à «veiller sur nos sentiments». «Dans l'évangélisation, se trouve à l’œuvre la gratuité, car elle vient de la plénitude et non de la pression» détaille-t-il, en rappellant que «l’Évangile n’est pas une idéologie», mais porte au contraire «la chaleur de la joie».
Ne pas renoncer à l’annonce de l’Évangile
François nous invite ensuite à nous pencher sur le récit des disciples d’Emmaüs au chapitre 24 de l’Évangile de Luc (Lc24, 13-35), et à penser «aux disciples», qui , «quand Jésus se rend au Cénacle» «ne pouvaient croire de joie», de «la joie d’avoir Jésus ressuscité». «La rencontre avec Jésus t’apporte toujours de la joie, et si cela n’est pas le cas, ce n’est pas une véritable rencontre avec Jésus».
Ainsi, selon François, «les premiers à être évangélisés ce sont nous, les chrétiens». Le Saint-Père met en garde contre la tentation des chrétiens, «immergés dans le climat rapide et confus actuel», au renoncement, «convaincus que l'Évangile n'est plus entendu et qu'il ne vaut plus la peine de s'efforcer de l'annoncer». «Au contraire», souligne le Pape, «c'est précisément le moment de revenir à l'Évangile pour découvrir que le Christ "est toujours jeune et source constante de nouveauté"» (Evangelii gaudium, 11).
L’Évangile encore attendu aujourd’hui
Tous comme les deux disciples d’Emmaus dans l’Évangile selon saint Luc, le Pape nous appelle à revenir à la vie quotidienne avec «l’élan de celui qui a trouvé un trésor». Car, selon le Souverain pontife «l'Évangile est attendu aujourd'hui aussi: l'homme d'aujourd'hui est comme l'homme de tous les temps: il en a besoin, même dans la civilisation de l'incrédulité programmée et de la sécularité institutionnalisée; en effet, surtout la société qui laisse déserts les espaces du sens religieux, a besoin de Jésus».
François a conclu en invitant chaque chrétien, «où qu'il soit, à renouveler aujourd'hui sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ» et à prendre un peu de temps en ce jours pour se dire «Jésus, tu es en moi: je veux te rencontrer chaque jour. Tu es une personne, pas une idée; tu es un compagnon, pas un programme. Tu es l'Amour qui résout tant de problèmes. Tu es le début de l'évangélisation. Toi, Jésus, tu es la source de la joie».
VaticanNews