Quand le cardinal Angelo Roncalli, devenu ensuite Pape Jean XXIII, posa la première pierre de l’Œuvre de la Providence saint Antoine à Sarmeola di Rubano le 23 octobre 1953, il prononça des paroles prophétiques: «Nous sommes ici avec la collaboration des lévites et du peuple pour construire un nouveau temple de Dieu, hôpital maison de Dieu, Hôtel Dieu, noble expression de notre maturité religieuse et civile pour honorer le grand message chrétien gravé sur les deux paroles qui synthétisent la pensée et la vie de l’Église «fides et charitas», la foi, splendeur de l’intelligence, «fides quaerens intellectum», la charité exultant dans les cœurs et dans les œuvres».
La prophétie de saint Jean XXIII s’est réalisée car dans la société civile, les graines du respect et de la promotion de la personne humaine au-delà des handicaps ont pu pousser. Nous parlons avec le docteur Emanuele Vignali, directeur sanitaire de l’Œuvre, cette magnifique réalité soutenue dès le début par notre Association, qui en a documenté le prodigieux développement sur les pages du Saint aux miracles, jusqu’à ce que l’OPSA publie son propre journal.
L’Œuvre de la Providence, née sur l’initiative de l’évêque monseigneur Girolamo Bortignon, a voulu donner une réponse au grave problème humain et social des per-sonnes handicapées, abandonnées et dépourvues d’une adéquate protection sanitaire et de l’assistance sociale. Alors la priorité était celle d’accueillir ces personnes en difficulté en leur offrant un peu de sérénité et une ambiance familiale. La typologie des hôtes a-t-elle changé? «Pendant toutes ces années et sur tout le territoire de la Vénétie, on a réalisé un système articulé de services pour les personnes handicapées, articulé en parcours de formation dans l’enseignement obligatoire et dans le monde du travail, en centres diurnes et avec la création de petites communautés résidentielles. Restant fidèle à sa mission de se dédier aux derniers des derniers, l’OPSA s’est spécialisée dans l’accueil des personnes adultes et âgées atteintes de graves handicaps et besogneuses d’assistance sanitaire. Dès le début du nouveau millénaire, elle a commencé à créer des activités pour soutenir les personnes avec des troubles cognitifs qui sont une des graves émergences de notre époque. En 2006, a été créée la Maison Mère Thérèse de Calcutta, avec deux centres diurnes et deux centres résidentiels, pour assister les personnes atteintes de troubles cognitifs initiaux et modérés. Quelques années plus tard, on a ouvert le centre “Saint Maximilien Kolbe” pour les personnes atteintes de démences graves. O essaie d’y ralentir l’évolution de la maladie autant que possible et de garantir aux hôtes les soins et la dignité qu’ils méritent même dans la phase terminale de leur vie. Dans l’Œuvre de la Providence, il y a aussi un autre service, la “Maison Monseigneur Girolamo Bortignon” où on accueille des prêtres et des religieux âgés et non autonomes dans un contexte cohérent avec leur expérience pastorale passée».
Est-ce que l’OPSA est encore en- gagée dans le service d’assistance aux personnes handicapées? «Aujourd’hui encore la section pour accueillir les personnes handicapées caractérise l’engagement de l’OPSA. Le 31 décembre 2018, il y avait 406 hôtes dans la résidence sanitaire de soins et dans le Centre pour les handicaps graves. L’année 2018 a été très importante pour la section et pour les personnes handicapées car au mois de décembre, l’OPSA a signé un accord avec l’Unité sanitaire locale qui réglementera les rapports avec l’OPSA, même dans les années à venir (le dernier accord remontait à 2001). Récemment a été aussi renouvelée l’accréditation institutionnelle et à cette occasion, l’excellent niveau d’assistance que nous offrons à nos hôtes a été officiellement reconnu».
Comment faites-vous pour couvrir les frais des structures et ceux des 593 salariés? «La normative prévoit que les frais couverts par les structures pour garantir l’assistance aux hôtes soient payés avec des contributions de la Région, des communes, par les hôtes dans la mesure de leurs possibilités et par les familles des personnes âgées non autonomes. Malheureusement toutes ces contributions ne sont pas suffisantes et donc c’est uniquement avec l’aide de la Providence que nous pouvons garantir une assistance adéquate à nos hôtes. La survie même de l’Œuvre n’est possible que grâce à l’aide généreuse des nombreux bienfaiteurs».