Pendant trois années, l'Église catholique a vécu au rythme des sessions de travail des pères conciliaires réunis à Rome. En ressort une nouvelle façon de penser l'Église par rapport au monde, dont l'héritage est encore profond 60 ans plus tard. Un évènement «dont les fruits ne sont pas épuisés» selon le Pape François.
L'image aura fait le tour du monde, celle de 2 400 pères de l’Église, venus des cinq continents convergeant vers la basilique Saint-Pierre. Évêques et théologiens, cardinaux et patriarches orientaux, supérieurs des différents ordres religieux, leur longue et solennelle procession témoigne de l'importance du moment qu'est en train de vivre l'Église catholique. Ce 21ème concile de l’histoire de l’Église, qui va s'échelonner pendant trois ans va marquer une rupture durable.
A l'époque, le mot d’ordre, prononcé par Jean XXIII est «aggiornamento», «mise à jour». Jusqu’à sa clôture le 8 décembre 1965, le Concile va accoucher de pas moins de 16 textes: quatre constitutions, trois déclarations et neuf décrets.
C’est un nouvel esprit dans l’Église qui se dessine à travers les travaux du Concile: l’importance de la notion de «peuple de Dieu», cité pas moins de 184 fois dans les textes conciliaires, et coeur de la constitution Lumen Gentium. Avant le Concile, l’Église se définissait essentiellement comme une société hiérarchique dont la structure restait pyramidale. L'introduction de la notion de «peuple de Dieu» souligne de manière nouvelle la vocation commune de tous les baptisés à la vie de l'Église.
L'importance capitale de la liberté de conscience
Avec le Concile nait une nouvelle ecclésiologie, un nouveau sens de la communauté dans l’Église, le lien renforcé aussi avec les autres religions et notamment la filiation avec le peuple juif (Nostra Aetate). Autre apport majeur c’est aussi le moment où l’on va réaffirmer la valeur de la liberté religieuse. Le décret Dignitatis humanae souligne notamment que que «la vérité ne s’impose jamais par la force, sinon par la force (de conviction) de la vérité elle-même qui pénètre l’esprit avec autant de douceur que de puissance» (Dignitatis humanae, 1). La liberté de conscience est depuis rappelée avec force par l'Église, aussi bien dans la défense des droits des minorités chrétiennes que dans le dialogue interreligieux.
D'une certaine façon, le Concile Vatican II est le moment qui a mis l’Église en dialogue avec le monde pour mieux se retrouver elle-même, pourrait-on dire «On ne comprendrait pas le Concile, ni le chemin synodal actuel, si l'évangélisation n'était pas placée au centre de tout» écrivait récemment le Pape François dans la préface d’un livre consacré au Concile. Un Concile, souligne-t-il, «qui n'a pas encore été pleinement compris, vécu et appliqué».
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