Adélaide Patrignani - Cité du Vatican
France, Grèce, Espagne, Maroc ou encore États-Unis : les incendies font rage depuis le début de l’été en Europe et outre-Atlantique. Mais ce phénomène se répercute en réalité sur l'ensemble de la planète : une étude publiée ce 17 août montre que les feux de forêt ont été multipliés par deux partout dans le monde, en l'espace de seulement 20 ans. Les données, compilées par le Global Forest Watch et d’autres instituts, mettent en évidence l’ampleur de ces catastrophes, toujours plus ravageuses.
Chaque année, se sont ainsi 3 millions d’hectares de plus rapport à 2001 qui partent en fumée, soit la superficie de la Belgique, avec une hausse de 4% par an. Ces feux causent un quart de la perte du couvert forestier depuis le début du siècle, le reste étant dû à d’autres catastrophes naturelles ou à la déforestation.
Les forêts boréales, premières touchées
L'étude souligne que 70% des surfaces brûlées en 20 ans concernent les forêts boréales. Présentes notamment en Russie, au Canada et en Alaska, elles constituent l’un des plus grands puits de carbone de la planète. A titre d'exemple en Russie, pas moins de 53 millions d'hectares de forêts sont partis en fumée depuis 2001, soit quasiment la superficie de la France.
Une hausse due au réchauffement climatique
Cette augmentation est «probablement le résultat du réchauffement des températures dans les régions septentrionales», poursuivent les chercheurs, dû au changement climatique. Les vagues de chaleur extrêmes, qui rendent les forêts arides, sont désormais cinq fois plus probables aujourd'hui qu'il y a un siècle et demi, notent-ils.
Cercle vicieux, des émissions massives de gaz à effet de serre sont rejetées dans l'atmosphère à chaque incendie, et aggravent à leur tour le changement climatique. Les chercheurs interpellent ainsi les gouvernements, les enjoignant à mettre fin à la déforestation et à revoir certaines pratiques telles que la technique du brûlage contrôlé. La protection des forêts est cruciale, conclut l'étude : elles sont l’un des meilleurs remparts contre le changement climatique.
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